Pierre TICHADOU

Pierre TICHADOU

RUSTIQUE 15/03/70

 

Sur la table de bois veiné

Le couteau est planté et attend

Que de rudes mains cornées

Le plongent dans le pain gris blanc.

 

Dans la coupe de verre fêlé

Des raisins limpides transparents

Aux raies de lumière d'été

Qui lève poussière comme un aimant.

 

La porte est entrouverte

Sur l'unique marche de pierre

Un chien couché sobre inerte

Dort, aux murs grimpe le lierre.

 

Avez-vous vécu ce silence

Sans le moindre bruissement

Avez-vous vécu d'importance

Pareil jour d'apaisement ?

 

Sur la vieille maie empoussiérée

Que l'on soulève à plein battants

Deux amoureux ont gravé

Leurs initiales en passant

 

Dans l'âtre quelques briques sales

Deux chenets noircis de suie

Des trous béants entre les dalles

Il va bientôt être midi.

 

Avez-vous la conscience claire

En votre villa javellisée

Savez-vous que chante la terre

A deux pas de votre cité ?

 

Sur la table de bois veiné

Le couteau est planté et attend

Que de rudes mains cornées

Le plongent dans le pain gris blanc.

 

 



18/07/2006
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