RUPTURE 31/03/70
Et un homme immobile
Couché dans un champ de blé
Le vent n'est plus hostile
Le corps est réconforté
C'est le sacre d'un printemps
Lui à contre nature
Lui volez vous cet instant
Lui volez vous sa rupture ?
Et une femme immobile
Couchée dans un lit défait
Etions nous malhabiles
Le corps est réconforté
C'est le sacre d'un printemps
Elle en pleine nature
Et lui à contre courant
Pour l'être et la rupture
Et deux corps immobiles
La tempe au baiser collé
Palpite et s'entrouvre un cil
Le corps est réconforté
C'est le sacre d'un printemps
Rien ici n'est parjure
L'horloge est comme en suspend
Sublime est la rupture
Et une ombre immobile
Dix doigts doivent s'entrelacer
Il n'est rien d'impossible
Le corps est réconforté
C'est le sacre d'un printemps
Mais n'en ayez plus cure
La nature est au courant
Vivez votre rupture
C'est le sacre d'un printemps
Au fur et à mesure
Que l'on mesure le grand
Bonheur de la rupture
C'est le sacre d'un printemps.