LA REVOLTE 28/07/76
Silencieusement
Passe sans vergogne
Le temps qui vous donne
L'allure plus féconde
A quelques encablures
Des berges assoiffées
Par le lent profilé
Des bateaux qui cascadent.
Malicieusement
Un vol de cigognes
Chaloupé par l'automne
S'empresse dans la ronde
Des nuages voilure
Sur les ormes décoiffés
Le vent a déplié
Les drapeaux qui cocardent.
Précautionneusement
S'enchaînent en servage
Désenchantées meurtris
Les lianes aux meurtrières
A plusieurs siècles d'ici
Des manants dans les marais
Ont vu des feux follets
Les lumières qui fallotent.
Méticuleusement
Le compagnon ouvrage
Le vitrail qui est serti
Au chef d'oeuvre de pierre
Bien calé face au parvis
Le peintre esquisse d'un trait
Fugace pérennité
Des femmes qui chapeautent.
Lentement lentement
Descend des transhumances
Le berger qui ameute
Ses chiens noirs pour l'escorte
Surpris sous les feuillages
Un chamois aux aguets
Suit d'un regard inquiet
Le troupeau qui moutonne.
Si désespérément
Sans une réticence
Les gens debout s'émeutent
Et les gisants l'on porte
Il n'est pas un rivage
Où le marin cuirassé
Ne s'abandonne lassé
Des ordres qui canonnent.