Pierre TICHADOU

Pierre TICHADOU

LA REVOLTE 28/07/76

 

Silencieusement

Passe sans vergogne

Le temps qui vous donne

L'allure plus féconde

A quelques encablures

Des berges assoiffées

Par le lent profilé

Des bateaux qui cascadent.

 

Malicieusement

Un vol de cigognes

Chaloupé par l'automne

S'empresse dans la ronde

Des nuages voilure

Sur les ormes décoiffés

Le vent a déplié

Les drapeaux qui cocardent.

 

Précautionneusement

S'enchaînent en servage

Désenchantées meurtris

Les lianes aux meurtrières

A plusieurs siècles d'ici

Des manants dans les marais

Ont vu des feux follets

Les lumières qui fallotent.

 

Méticuleusement

Le compagnon ouvrage

Le vitrail qui est serti

Au chef d'oeuvre de pierre

Bien calé face au parvis

Le peintre esquisse d'un trait

Fugace pérennité

Des femmes qui chapeautent.

 

Lentement lentement

Descend des transhumances

Le berger qui ameute

Ses chiens noirs pour l'escorte

Surpris sous les feuillages

Un chamois aux aguets

Suit d'un regard inquiet

Le troupeau qui moutonne.

 

Si désespérément

Sans une réticence

Les gens debout s'émeutent

Et les gisants l'on porte

Il n'est pas un rivage

Où le marin cuirassé

Ne s'abandonne lassé

Des ordres qui canonnent.



18/07/2006
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